Ma première gorgée de saké d'artisans

 
Texte par Asma Ben Tanfous | Révision par Jean-Gabriel Vigneault Photo par Bruno Guérin

Texte par Asma Ben Tanfous | Révision par Jean-Gabriel Vigneault
Photo par Bruno Guérin

 

Je me souviens de ma première gorgée de saké d’artisans comme si c’était hier. Comme si un tout nouvel univers s’ouvrait à moi. Ça m’a rappelé l’excitation que j’ai ressentie à la suite de ma découverte du vin nature plusieurs années plus tôt. Cette excitation qui transforme sournoisement ton appartement en cave à vins. Quand tu dois enjamber les caisses de vins pour te rendre dans le salon. Ou que ta garde-robe compte plus de cols que de paires de souliers (ce qui est beaucoup dans mon cas 😬). Bref, vous voyez le genre.

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Je ne croyais pas revivre cette émotion, certainement pas avec du saké en tout cas. Comment j’avais pu snober cette boisson tout ce temps-là? Je devais en apprendre davantage. Plus j’apprenais, plus je réalisais que je ne connaissais rien, comme pour le vin d'ailleurs. La geek en moi était plus que servie. 


Surtout que je voyais les combinaisons infinies. Contrairement au vin, qui dans sa plus simple expression n’est composé que d’un seul ingrédient, le saké est élaboré à partir de 4 ingrédients. En changeant une variable, je voulais découvrir l’impact sur le résultat final. Le degré de polissage du riz, la provenance et la dureté de l’eau, les variétés de riz, le type de levure et de koji, les techniques de brassage…L’ancienne mathématicienne en moi C-A-P-O-T-A-I-T. 


J’ai découvert que j'avais laissé mes préjugés sur le saké teinter ma perception. J’étais comme ceux qui boudent le chardonnay en croyant que tous les chardonnays goûtent pareils. Depuis cette révélation, je me sens un peu comme ceux qui se tiennent autour des stations de métro avec des pancartes pour clamer le retour imminent de Jésus. Mais, moi je veux porter le message que le saké d’artisans mérite d’être connu, et surtout bu. Pas seulement avec des sushis, mais aussi avec une variété de mets. Et oui même avec tes pâtes du mardi soir.

Dans cette quête, j’ai rencontré JG via IG, qui sans le savoir, allait devenir 2 ans plus tard mon partner d’affaires. Sa passion pour le saké d’artisans était -est toujours- contagieuse. Je me sens choyée qu’il me partage ses connaissances quotidiennement et me pousse à en apprendre plus. Je ne pouvais espérer meilleur guide. Toujours patient, il me fait sentir à l’aise de poser mes mille questions, tout en me forçant à creuser toujours plus profondément. Il a finalement réussi à me convaincre d’importer nos propres sakés. On est maintenant 2, à Déserteur, à tenir cette pancarte en espérant piquer votre curiosité et vous amener à essayer lekojis sakés d’artisans.

 

* Gros merci aux agences amies - L’eau et le riz, Bacchus76 et Metropolitan.- qui importaient du saké bien avant nous. C’est grâce à eux que j’ai pu découvrir cette boisson exquise et me créer une nouvelle passion/besoin.